voyage en suede

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Alors que je voulais lire un peu de philosophie je suis tombé sur ce texte :

« Les grandes villes seules peuvent présenter à la spiritualité phénoménologique les essentialités des coïncidences temporelles et improbabilistes. Le philosophe qui monte parfois dans l'inexistantialité futile et outilitaire y peut apercevoir avec lucidité de son oeil pinéal les apparences fugitives et décolorées d'une conscience profane affligée du long cou de la vanité et de la tresse chapeautière de l'ignorance. Cette matière sans entéléchie véritable se lance parfois dans l'impératif catégorique de son élan vital et récriminatoire contre l'irréalité néoberkeleyenne d'un mécanisme corporel inalourdi de conscience. Cette attitude morale entraîne alors le plus inconscients des deux vers une spiritualité vide ou il se décompose en ses éléments premiers et crochu. La recherche philosophique se poursuit normalement par la rencontre fortuite mais analogique du même être accompagné de sa réplique inessentielle et couturière, laquelle lui conseil noumenalement de transporter sur le plan de l'entendement le concept... *»

J'ai laissé tomber...

* Queneau (texte légèrement modifié...)

Après quelques péripéties à Orly (retard de l’avion et chouravage de carte bleue) nous voilà à Stockholm. Finalement nous avons pu prendre un bus à l’aéroport de Stockholm ce qui nous a évité de payer 45 euro de taxi. Donc pour ceux et celles qui souhaitent venir nous voir cette année, sachez que ça vous coûtera aux alentours de 50 euro le billet d’avion et 10 euro le bus pour arriver dans le centre de Stockholm. Renseignements : « norwegian.no » : c’est une compagnie norvégienne pas cher. Sinon vous pouvez prendre le bateau, le train ou venir en stop (déconseillé aux filles).

Pour son premier vol Julie a été particulièrement courageuse ! Peut-être parce que j’étais plus « angoissé » que d’habitude et que ça lui a donné du courage de me voir dans cet état. (Elle a oublié d’avoir peur pour me rassurer).

Je ne vais pas épiloguer trois plombes sur l’appartement, venez le voir ! (Bon je peux quand même dire qu’il est super).

Aujourd’hui nous avons fait notre première balade dans Stockholm. En France, on nous a beaucoup dit que les Suédois étaient incorrects et pas très sympa, pourtant notre première « rencontre avec un Suédois » a été tout autre : Alors qu’on se promenaient dans la ville, j’ai poussé un petit cri de joie lorsque j’ai vu l’appartement dans lequel nous devions vivre au départ en m’apercevant qu’il était beaucoup moins bien que celui qu’on a aujourd’hui. Alors qu’en France on y aurait certainement pas prêté attention, un Suédois m’a tout de suite demandé si je voulais de l’aide… Bon je ne vais pas commencer à comparer les Suédois aux Français je me souviens que je trouvais ça insupportable quand j’entendais des gens le faire.

Dernière chose : Comme vous le savez nous avons pris beaucoup de livres sur le graphisme et la typographie, et nous venons de lire une chose inquiétante à ce propos. (Ce message est surtout destiné à Pierre Legen, futur médecin, et aux anciens d’Estienne …) Le médecin de la typographie Ellen Lupton nous apprend que diverses formes de comportement dysfonctionnel apparaissent chez les gens exposés pendant trop longtemps à de la typographie :

Typophilie : Attachement excessif et fascination pour les formes des lettres et pour la beauté d’une mise en page, souvent à l’exclusion de tout autre centre d’intérêt. La plupart des typophiles meurent seuls et sans le sous.

Typophobie : Dégoût irrationnel pour les lettres, souvent compliqué d’une préférence pour les icônes, puces et – dans les cas les plus graves – vignettes et astérisques. Les angoisses du typophobe peuvent être soulagées (mais non guéries) par des doses massives d’Helvetica et de Times New Roman.

Typocondrie : L’angoisse persistante d’avoir fait le mauvais choix de caractère dans une mise en page (grande phobie du « metteur en page ») Souvent accompagnée de SIO (syndrome de l’interlignage optique), le besoin d’ajuster et de réajuster constamment les espaces entre les lettres pour trouver « l’équilibre parfait ».

Typothermie : Refus incohérent de s’engager pour la vie à un seul caractère (comme pouvait le faire les grands maîtres imprimeurs de la Renaissance) –   ou même à 5 ou 6, comme le recommande pourtant certains docteurs. Le typothermique éprouve constamment la tentation d’essayer de nouvelles fontes, souvent sans avoir acheté la licence.

A méditer…

PS : Concernant la police de caractère de ce blog, c'est un Arial qui est une pâle copie de l'Helvetica, caractère magnifique dessiné par Max Miedinger en 1957 aujourd'hui malheureusement galvaudé et souvent mal utilisé... Voir le très beau livre consacré à cette police de Lars Mullers : Hommage to a typeface.

Charles